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Visite des parlementaires en Syrie : Fabius était au courant
Alors que François Hollande et Manuel Valls assurent qu'ils n'ont pas été informés de l'initiative des élus, le ministre admet qu'il était au courant.
"Aller servir la soupe à Bachar el-Assad est absurde", affirme Laurent Fabius.
Le ministre des Affaires étrangères vient contredire l'exécutif sur l'affaire des quatre parlementaires français qui se sont rendus en Syrie la semaine dernière. En effet, François Hollande et Manuel Valls, soucieux de maintenir la rupture des relations diplomatiques avec le régime de Bachar el-Assad, ont tous les deux nié avoir été informés de l'initiative. Le chef de l'État a ainsi affirmé, lors de son déplacement Manille, qu'il n'était "pas au courant" de l'organisation du voyage, "et n'avait pas à l'être". Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait lui aussi nié être au courant.
Pourtant, le député socialiste Gérard Bapt, qui a participé au voyage, assure avoir prévenu l'Élysée et le Quai d'Orsay. Laurent Fabius, sur BFM TV ce lundi, a admis avoir été informé par son attaché parlementaire : "On m'avait dit qu'il y avait une initiative de cette sorte, je n'en connaissais pas les détails et j'avais fait dire que je la désapprouvais tout à fait." Et de poursuivre : "Ma réaction est à la fois la condamnation et la consternation. (...) Aller servir la soupe à Bachar el-Assad est absurde", juge-t-il, expliquant que le président syrien et le groupe État islamique sont les deux faces d'une "même médaille". "Croire que [Bachar el-Assad] est une alternative est complètement absurde. C'est consternant qu'on ne puisse pas réfléchir à tout ça alors qu'on est un parlementaire.".